ANDRE KAAS : L’histoire d’une erreur judiciaire sans procès.

Il aura fallu attendre le 26 mars 2004 pour qu’André Kaas soit définitivement innocenté du meurtre de sa femme Sylviane, survenu le 5 avril 1992.
Une histoire rocambolesque où la justice et surtout les forces de l’ordre ont été vivement remises en cause.

https://www.dossierscriminels.online/2020/08/andre-kaas-lhistoire-dune-erreur.html

On est le 5 avril 1992. André Kaas, promoteur immobilier emmène ses enfants au cinéma.

Ses enfants sont au nombre de 4: Nathalie, 19 ans, Julien, 12 ans, Jérôme, 10 ans et Augustin, 2 ans. Lorsqu’il rentre chez lui, il découvre le corps inanimé de sa femme, Sylviane Kaas, dans leur chambre à coucher.

Très vite, les soupçons pèsent sur André. Il aurait tué sa femme pour toucher son héritage. Pourtant, cette femme devait une grosse somme d’argent à sa banque. Son assurance-vie (l’héritage en question) aurait donc servi à éponger ses dettes plus qu’à enrichir le promoteur immobilier.

Il ne manquait plus qu’une dénonciation plus ou moins douteuse pour qu’André Kaas soit mis en prison. C’est ce qui s’est passé un an et demi après le meurtre de sa femme.

UN VENDEUR TROUBLANT

Dans cette histoire, il y en a un qui a été totalement oublié par les enquêteurs. C’est un vendeur en lithographie. Pourtant les enfants de la victime en ont parlé à la police 5 jours après l’assassinat de leur maman.

Ce vendeur est un homme qui disait œuvrer pour aider à la réinsertion des détenus qui sortent de prison. Il était sur les lieux du crime 15 jours avant le meurtre. Ce vendeur de lithographie correspond au portrait-robot qui avait été fait grâce aux multiples dépositions. De plus, cet homme, connu pour être impulsif, violent et surtout faux démarcheur est soupçonné de plus de 20 agressions (il en a reconnu 13). Et le jour du meurtre, plus de 10 tableaux ont été volés dans la maison des Kaas.

Cette piste avait l’air sérieuse. Pourtant, les forces de l’ordre n’ont jamais réellement cherché à la suivre, préférant peut-être leur scénario rocambolesque d’un homme prêt à tuer la femme qu’il aime pour toucher son assurance-vie.

LES DÉRAPAGES DE LA POLICE

Dans cette affaire, la police a un très mauvais rôle. D’abord, elle ne cherche pas à écouter l’alibi d’André Kaas; ensuite elle néglige une piste qui aurait mérité qu’on s’y attarde; enfin, elle a plus ou moins manipulé la famille Kaas et les 2 amis d’André Kaas, qui ont été jugés comme complices du meurtre de Sylviane Kaas.

Par exemple, ses 2 prétendus complices ont fait des aveux (qu’ils considèrent comme ayant été extorqués par la police) qui ne correspondent pas du tout avec la vérité des faits. D’un côté ils parlent du corps de la victime, qu’ils auraient déposé dans le coffre d’une voiture. De l’autre, les faits montrent clairement que le corps de Sylviane Kaas a été retrouvé dans la chambre à coucher.

On peut aussi citer l’exemple des enfants Kaas, que les forces de l’ordre ont poursuivi dans leur établissement scolaire plus d’un an et demi après les faits.

LES CONSÉQUENCES DE L’AFFAIRE KAAS

​​André Kaas et ses 2 supposés complices ont eu le droit à un non-lieu presque 12 ans après les faits. Il aura fallu attendre le 26 mars 2004 pour que chacun puisse être lavé de l’assassinat de Sylviane Kaas.

Et en 2007 il obtient 100.000 euros d’indemnités par la Commission nationale de réparation de la détention provisoire.

Entre temps, la famille Kaas a énormément souffert. La fille aînée, Nathalie, a dû arrêter ses études de droit pour s’occuper de ses frères. Les garçons ont eu beaucoup de mal à gérer cette histoire. Julien est tombé à un moment dans la drogue et Jérôme s’en est sorti grâce au soutien psychologique.

Pour André Kaas, il n’existe plus professionnellement et sa famille est ruinée. Aujourd’hui, il écrit sur son calvaire et sa fille a créé une association «Enfant de victime» qui aide les enfants de victimes en leur apportant soutien psychologique, scolaire et juridique.

L’assassin de Sylviane Kaas, lui, court toujours...

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